29.6.08

#1 reprendre

J'aime les recommencements, j'aime les brouillons, j'aime relire des livres déjà lus cinquante fois. Dans ma boîte aux lettres lundi, il y avait Les Enfants du jeudi. Introuvable, trouvé. Le livre lu au moins une fois par an depuis au moins dix ans. Merci Judith. Pour m'avoir permis de retrouver les heures où je l'avais déjà lu, ces dernières années. Dans une maison en Bretagne, au coin du feu, en mode chagrin d'amour collégien. Sur une plage, couverte de crème solaire et de sable qui pique. Le livre que j'avais peur de voler à la biblio : si je le perds, je ne pourrai plus jamais le retrouver. On retrouve tout finalement, en cherchant bien. Les livres ne disparaissent pas comme ca, les années non plus. Dont acte.
Récemment, avec Crystal et Doone, avec amie et néanmoins ex-coloc au bout du fil, avec amie ex-future-coloc, je me suis retrouvée, moi, différente, un peu, partie, plus loin, certes.

Reveillée avec la sale impression de m'être laissée aller trop loin, avec le souvenir des matins ambiance "ce n'est pas moi dans la glace".

Il y a des mots qui prennent leur sens seulement dans la bouche des autres, des choses qu'on peut formuler en pensée mais qui ne vous atteignent que lorsqu'on vous le dit. Par exemple : oui, cette mini-dépression, j'en avais besoin. Evident, élémentaire, je n'étais pas la dernière à dire qu'à Berlin tout pouvait arriver. Tomber ou se réveiller. Dans cet ordre, donc.

J'arrive au bout d'une période qui commence seulement à vouloir dire quelque chose pour moi. Donc une nouvelle maison virtuelle, sans initiales, sans self-private-jokes, avec de ma vie dedans, tant qu'à faire.