27.9.08

etienne is back

http://www.deezer.com/track/164575#

C'est un très joli mois de septembre, non?

19.9.08

modjo.

Je viens d'envoyer mes invitations sur f*acebook pour le documentaire. C'est parti, premier entretien cet après-midi et début du fameux "projet" qui devrait bien m'occuper jusqu'à Noël. Après 4h passées avec M. hier après-midi pour rédiger le texte et les questions, je me suis endormie toutes lumières allumées devant un film. Enfin le retour de la fatigue saine (intellectuelle ou presque et pas psychologique comme après 9h de boulot).

C'est très mignon tous ces papas qui apprennent à leurs enfants à marcher dans ce café, mais franchement, non en fait. Je me fais pour la Nième fois la promesse que si jamais un jour j'ai un gamin, jamais je ne m'en servirai comme d'un moyen de mise en valeur sociale. Jamais jamais. (j'ai vraiment du mal à supporter les mères qui collent leurs gamins sous le nez de n'importe qui et qui s'attendent à ce qu'on s'extasie). Vive les bobos.

Il m'est arrivé quelque chose qui m'arrivait tout le temps, avant. Un coup de foudre. A retardement puisque ça fait des mois qu'on bosse au même endroit. Persuadée l'espace d'une soirée (seule chez moi) que j'aurais pu passer ma vie entière avec lui. Juste à cause d'une silhouette dans un couloir sur fond de vitre embuée (décidemment, l'hiver...). J'adore. Il part 6 semaines loin, et je suis remplie de joie à l'idée de le revoir. Pour rien, et c'est ça qui est bien.

Je pense surtout que je vais forcer J à partir plus souvent. Parce que là je suis vraiment émue. Vive les mots à distance. Patience.

16.9.08

Le projet (manifeste hivernal)



L'automne est là, il fait gris, sec et froid; l'envie retrouvée de mettre le nez dehors. L'Alexanderplatz a repris des airs orientaux, vidée de ses touristes, des diverses foires qui l'ont enlaidie tout l'été. Le long du métro aérien, le vent s'engouffre dans les cols et sous les manches, je respire l'air de septembre, l'air de l'an passé; tout est (à nouveau) possible parce qu'un cycle complet s'est déjà accompli; voilà. J'ai des envies de ballades du dimanche matin, seule, mon inévitable "cafe to go" à la main.
Je ne crois pas que je pourrais être heureuse dans un pays où il ferait toujours beau. Le bonheur facile du soleil sur fond bleu, tout ça. C'est difficile d'être heureux quand tout le monde rayonne à la terrasse des cafés, il faut l'être plus que les autres, ou en même temps. Alors que se promener la mine réjouie quand les passants se pressent de rentrer chez eux...(un trésor, un secret, un paradoxe). C'est étrange, quand il fait gris, la nostalgie, la mélancolie, ça donne des couleurs pâles partout, pas comme sous le soleil où elles ont l'air maladives délavées par le soleil.

C'est peut-être pas si faux, je suis une fille de l'est. Il faisait froid le jour de mes plus beaux souvenirs.

Bref, sur mon banc, j'ai maintenant mes petites habitudes, et les oiseaux et moi on grelotte sous la lumière des débuts d'après-midi entre la chaleur artificielle et l'agitation du boulot et la linienstrasse perpétuellement en travaux. J'attends très patiemment le retour de J pour voir si on pourrait être heureux (si je pourrais être heureuse) cet automne (lui qui râle dès qu'il fait beau), et pour la première fois je rêve pour de vrai, il devient juste un personnage de plus, et ça me fait du bien parce que ça ne me fait plus mal. Et puis encore et toujours plein de souvenirs qui m'assaillent, que je laisse venir, c'est plus facile en hiver.

Je bouillonne complètement le reste du temps, à penser à ce film qui pourrait bien se faire finalement. J'avais oublié l'énergie qu'on trouve dans ce qui nous tient à coeur; et plus j'y pense plus il est évident que j'ai trouvé ce dont j'avais besoin. Le projet. Le projet n'est pas grand chose pour l'instant, à part l'idée de faire parler mes collègues devant une caméra, et de matérialiser cette mosaïque de visages, d'expériences, de parcours et d'histoires en 45 minutes. On doit commencer jeudi à filmer sans vraiment savoir ce que ça va donner, et j'ai peur tant qu'on n'y est pas que ça ne fasse pas. C'est marrant, avec cette fille que j'ai vue en tout et pour tout quelques heures, on est tombées d'accord sur le fait qu'on avait envie de s'investir dans quelque chose là tout de suite maintenant. J'ai commencé à démarcher les gens au boulot; avec mon adresse e-mail sur des bouts de papier, au hasard des pauses clopes et des rencontres dans le métro, il aura fallu ça pour que mon âme de communicante se réveille.., et ça fait plaisir de voir que ça résonne ailleurs que chez moi. Tout ça commence à prendre forme dans mon esprit, on verra bien, on verra...

(photo Leonard Freed, mon expo de dimanche)

13.9.08

Weekend without makeup

J'ai trouvé un parc et un banc pour mes pauses de midi; j'y regarde les moineaux se disputer les miettes de mon sandwich en me demandant si les oiseaux ont des amoureux. En arriver à ce genre de questionnement doit être un signe que mon esprit commence à s'apaiser. Depuis les changements au boulot, je redécouvre les vertus du sommeil. Avec huit heures de sommeil par nuit, les rêves reviennent, et j'ai l'impression qu'ils règlent pas mal de choses à mon insu. (au programme cette semaine : des morts, des accidents, des enfants, des retrouvailles avec des gens perdus de vue). Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai plus été aussi calme.

Il y a ce projet qui n'en est pas encore un qui m'obsède. Parce que j'espère avoir trouvé ce que je cherche depuis un an.

Il y a une phrase aussi qui s'incruste au milieu de l'absence. J'ai 23 ans. je veux une histoire. Je l'attends depuis trop longtemps et je crois que je la mérite.

10.9.08

(se sentir un peu la reine de la rue avec ça dans les oreilles)




Je déteste la vidéo mais je carbure aux Long Blondes depuis dix jours.

(Versant down : la chanson "Nostalgia" et son "I want to move into the future with you"...)

9.9.08

Tout ira bien, tu verras

3 jours à se jouer la comédie de l'abandon, la fébrilité, les pleurs d'énervement, la colère et les tentatives d'auto-calmage. En me rendant compte quand même compte parfois que j'étais ridicule. Mais comment arrêter d'avoir peur quand rien ne vient vous rassurer (et qu'au fond "tout" est possible).

Alors, j'avais laissé aller mon angoisse avant de partir pour cette soirée, de peur de la passer l'oeil rivé à mon portable. A 21h, déguisée en Sailor Moon (sic), je n'ai plus envie d'y aller. Je veux rester là sur mon canapé à pleurer nerveusement, à m'énerver en n'arrivant pas à pleurer. 3 jours sans nouvelles. J'ai fait l'erreur d'essayer d'appeler. Répondeur.

Et puis je croyais que je n'y arriverais pas, mais j'y suis allée.

Ce mec déguisé en femme, troublant, qui veut devenir pilote.

Cette fille qui voyage, seule, depuis cinq ans et qui va soigner sa dépression nerveuse en partant une semaine à Istanbul. "Tu veux venir?"
Cette autre fille avec qui je parle de faire un film, email griffonné sur mon paquet de tabac.
Celle qui boit trop et dont le mec, adorable, fait comme si c'était drôle, tout en essayant de la calmer.
Celui qui va partir s'installer en Californie, suivre une fille rencontrée à Berlin.
Celui qui arrive avec une trace rouge sous la narine droite.
Celui avec qui je ne sais pas s'il se passe quelque chose ou pas.

A. dont c'est l'anniversaire, perruque de Marie-Antoinette sur la tête, a surpris son mec la semaine dernière avec une fille qu'on connaît. C'est la fille en question qui est venue trouver A, après : on est ensemble depuis deux semaines. Les hommes sont lâches.

J'écoute, je parle, je bois, je ris, et je ne prononce pas le nom de J.

Je n'ai pas envie de rentrer seule,
je n'ai pas envie de rentrer seule.

Et puis à 4h il est trop tard, j'ai mal aux pieds, mes collants à paillettes sont filés, mon appareil photo est mort, j'ai deux trous dans les doigts sur le côté où mes clopes m'ont brûlée, et je sens qu'il faut que je parte sans attendre.

Dans les escaliers je parle sur un répondeur, quelque part dans Lille, et je ne trouve plus la touche effacer votre message.

...

Et puis enfin l'entendre après une journée de gueule de bois au bord de la crise de nerfs. S'excuser de ne pas avoir été joignable, apprendre qu'il m'a envoyé un message ce matin, que je n'ai pas reçu. ("c'est dommage, je disais plein de choses")

Relâcher la pression (sentir dans des moments comme ceux-là que je suis une vraie angoissée, à la respiration qui se fait plus facilement, aux douleurs qui disparaissent, à la douceur des draps dans lesquels je peux enfin me sentir bien)

Je suis une droguée du soulagement. Je crois que c'est la raison pour laquelle je m'inquiète autant, je ne vois que ça.

L'entendre répéter trois fois "n'aie pas peur". Juste savourer ses mots et sa voix, retrouver l'espoir de pouvoir vivre ces deux semaines d'absence sereinement, à faire ce que j'ai à faire.

Et puis fondre une fois la conversation terminée, fondre en m'étendant sur mon lit et dire quelque chose à voix haute, au lieu de me parler toute seule comme la nuit précédente.

Définitivement, quand je commence à parler toute seule, ou à m'adresser à ceux qui ne sont pas là, il faut que j'arrête de boire. J'ai bien fait de partir de la fête.

Finalement, sentir combien mes certitudes sont précaires, reconnaître que j'ai encore tellement peur.

...

Et dire qu'au boulot tout a changé. Après mes dix minutes de métro, j'arrive tranquillement (mais un peu en retard quand même, bien sûr) à midi dans les nouveaux locaux. Quand on fume une clope dehors, il y en a qui n'en reviennent pas encore d'avoir pu emmener leur gamin à l'école ce matin. On est tout sourire et ça fait du bien, et on n'arrête pas de répéter que c'est calme, que c'est génial, qu'on est même plus crevés. Plus tard avec P on a mangé dans le cimetière du haut de la rue, et on a vu des lièvres se cacher entre les tombes. Le soir, on joue au "baccalauréat mental" et on regarde de travers les blondasses du call center de la fenêtre d'en face. (parfois c'est vraiment comme une famille)

Elle rigolait pas, pour le film. Et moi non plus. On doit se voir demain pour parler de cette idée de documentaire sur des gens qui travailleraient quelque part dans Berlin dans un centre d'appel.

3.9.08

I was in full-time education when I got scared of the future

Tisane camomille-miel, lessive à la vanille, lemon curd, muesli, chocolat noir.
J'ai acheté des choses réconfortantes (des choses réconfortantes), comme pour refuser tout de suite de faire autre chose que me faire du bien.
C'est donc devant la vitrine qu'il m'a serrée dans ses bras, m'a dit de prendre soin de moi. A l'intérieur, il y avait S. et j'étais lasse d'avoir pensé le trouver seul. Il faudra un jour que je me demande si je me sens bien avec cette histoire de distance, de choses qu'il ne dira jamais, de ce qu'il ne veut pas partager avec moi, un jour où je serai moins fatiguée.
Je redoutais cette soirée d'hier parce qu'elle était la dernière avant trois semaines d'absence. Parce qu'il s'en va à un moment où ça ne va pas très bien entre nous. Parce que je suis une fois de plus dans une de mes périodes de creux. Parce que les phases se succèdent et qu'il a suffit de quelques soirées moins bien que les autres pour que je sente à nouveau le fossé entre lui et moi - entre moi et moi aussi, insensible aux mots, coincée dans mes pensées. Je pense à prendre la pilule pour ne plus avoir à supporter ces "bas" qui polluent les hauts, pour ne plus me sentir tomber tous les 28 jours. Accesoirement, ça m'évitera de fantasmer sur le fait de tomber enceinte accidentellement. En attendant, je mange du chocolat noir anti déprime en désespoir de cause.
Hier soir, ce fut donc une catastrophe en plusieurs actes avec larmes à tous les étages, à 19h30 je voulais partir, apprendre combien il est douloureux de quitter quelqu'un qu'on aime. A 20h, j'étais sûre que c'est lui qui allait abandonner. Je n'ai rien dit. C'était pire. Puis j'ai parlé. D'autre chose, de moi, comme je suis en ce moment
A 21h il m'a dit : tu fais peur. On dirait que tu fais exprès de faire peur aux gens.
(Pourtant mon sourire au travail ces temps-ci est inversement proportionnel à ce que je ressents.)
J'ai une peur bleue qu'il ne (me) revienne pas.
Je le sens dans la pression moins forte de ses bras autour de moi, je le sens dans sa façon de ne pas m'avoir dit une seule fois que j'allais lui manquer.
J'ai une peur bleue qu'il me quitte. De ne pas m'en remettre.
Puisque je ne sais plus ce qui ne va pas, si c'est à cause de lui, si j'exploite cette histoire au profit de ma petite névrose personnelle.
Alors je ne sais pas comment je vais vivre ces trois semaines. Avec une toute petite détermination, je me promets de ne pas rester seule ce week-end, je me promets d'appeler X ou Y pour qui je suis aux abonnés absents, je me promets de ne pas...je me promets d'aller bien. Je me raccroche aux branches.
Au téléphone, ma mère me dit : on ne peut jamais compter sur toi.




(you'll always have someone who'll drive you home
Yes, you'll always have someone, someone to drive you home.
Someone to drive you home.
(...)
I know I'll never have you completely alone)


Le pire, c'est que je sais que ça va me faire du bien qu'il ne soit pas là.