2.10.08

witness



Depuis qu'on ne fait plus les montages au thé "mauvais temps" mais au vin et à la bière, on est peut-être moins efficaces, c'est vrai mais l'ambiance de ma cuisine encombrée en fin de soirée ressemble de plus en plus à quelque chose dont je rêvais. J'aime les débuts en amitié aussi, les petites phrases, les nouvelles choses qu'on peut se permettre. J'avais oublié ce que c'était de se coucher chaque soir épuisée mais avec le sentiment du devoir accompli, avec le sentiment de n'avoir pas perdu son temps. Je retrouve l'énergie de défendre, bec et ongles, mes envies et ma vision des choses. Et peu à peu ce défaut de ne jamais écouter ce qu'on me dit.

A passer des heures à scruter les gens qu'on filme, à sélectionner leurs sourires, leurs petites phrases, leurs regards.

Au bout du fil ma mère trouve que j'ai l'air d'aller bien, et je répète tout le temps que j'ai plein de choses à faire.

Alors il est tentant de vouloir avec J une soirée spéciale puisqu'elles se font (un peu) plus rares, d'exiger qu'il soit dans mon état d'excitation et d'euphorie presque pas démentie. Malheureusement les choses sont toujours un peu moins belles que ce que j'imagine. Heureusement les matins sont toujours beaucoup plus beaux que ce que j'espérais.

Depuis son retour mes impatiences se calment et tout est apaisé et doux. Je n'ai plus la tête à examiner chacun de ses regards, et je laisse passer ce qui pourrait me peiner (un rapprochement avec Ex, une soirée avec quelqu'un d'autre) parce que j'ai à peine le temps d'y penser qu'on est déjà passé à autre chose. Chaque soir je voudrais rentrer "à la maison" et lui amener ma journée et ma satisfaction, pourtant quand je m'endors seule chez moi c'est sans rancune.

Quand il débarque après quelques verres de vin un samedi soir, il s'excuse, il sourit, il fait n'importe quoi, il dit je t'aime et je ne le dirai plus. Deux fois.

Je suis bien ici et maintenant.

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