18.12.08

cette fois

Dimanche emballer les assiettes dans du papier journal, les tableaux dans du papier bulle. Dormir sur le matelas au milieu de la chambre vide. Lundi se lever tôt pour accueillir les déménageurs. Dire dix fois que ça va aller, qu'il faut pas s'énerver. Mercredi nettoyer une cuisine et les vitres debout sur le plan de travail. Dîner au milieu des cartons, chercher une fourchette tout au fond. Encore un matelas face à la fenêtre, avec vue sur les échafaudages.

On aurait pu croire que moi aussi je déménageais.

Quand je suis entrée pour la première fois depuis la fin de l'époque précédente dans la Maison "rénovée", il y a une centaine de souvenirs qui m'a assaillie. Dans la cour, à l'emplacement du m*nibar, c'est maintenant un duplex. Avec des balcons très moches en alu, ceux qu'on voit partout. Evidemment la peinture de la façade qui donne sur la rue a été effacée, elle aussi. "Sanierung".

En montant les escaliers, il a fallu que je m'accroche un peu à la rampe. J'ai eu du mal à reconnaître l'appartement. Je me suis souvenue que j'avais commencé à aimer les cuisines à Berlin, enfin dans cette maison. On a mangé rapidement avec ce qu'on pouvait trouver sans tout déballer. Là, une vague de tristesse, à la regarder dans sa cuisine à laquelle il ne voulait surtout pas qu'on touche, finalement réduite de moitié. A le voir au milieu de ces nouvelles pièces, au milieu du bordel, sans savoir par quoi commencer. A remarquer le canapé défait campé exactement face à la fenêtre, comme pour s'habituer.

J'ai arrêté d'avoir peur à cause du retour dans la Maison. J'ai arrêté d'être supersticieuse, de croire que les six derniers mois dans le petit nid sous les toits allaient s'effacer d'un seul coup. Que tout allait redevenir comme "avant", comme quand je ne pouvais pas l'aider, comme quand je ne pouvais pas lui dire "le plus dur est passé, ça va aller".

Tout change...





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