23.8.08

#17 gâcher

Je me disais bien aussi. Fallait vraiment que (presque) tout aille bien pour que je me mette à devenir chiante. A débarquer avec ma mauvaise humeur alors qu'il était heureux de me voir, à m'énerver de ses blagues qui me font bien rire pourtant, d'habitude. A briser son enthousiasme en le repoussant, quand je le retrouve ce lendemain de fête, avec les mêmes fringues que la veille dans son appartement sans dessus dessous, forcément fatigué. Suspicieuse.

Chez lui, les dîners obéissent à certains rites. Faire la cuisine pendant des heures, s'attacher à ce que tout soit parfait. Je savais qu'il y aurait beaucoup de monde, je savais que je n'allais pas forcément me sentir à l'aise, mais après tout c'était la première fois qu'il m'invitait pour de bon.

Elle s'appelle K., 30 ans et des poussières, elle a tout vu tout lu tout vécu. Allemande, elle parle un français parfait après 15 ans passés à Paris. Déjà croisée dans une soirée, elle a l'air de bien m'aimer, tellement que ce sera elle, puisqu'il en faut une, qui dira "ça va pas, t'as l'air un peu tendue". Elle m'écrase.

J'ai conscience de n'être à la hauteur de rien en ce moment. En premier lieu de ce que j'attends de moi. Au milieu de tous ces gens, je me débats entre ma cigarette, mon verre de vin, l'envie de partir et celle de me retrouver dans les bras de J. Seuls.

Avec l'envie de lui dire qu'il n'a pas vu la meilleure partie. Que je vais la lui montrer. Mais quand?


!


//edit : comment mes lacunes en allemand commencent à (vraiment) me jouer des tours. Cet après-midi, restée seule chez J ac mon laptop, supposée "travailler", je suis interrompue en plein épisode 5.3 de The L Word par la sonnerie de son téléphone. Une voix féminine emplit la pièce via le répondeur : la fameuse K. 30 minutes plus tard, 3 coups de téléphone et beaucoup de larmes plus tard, J me force à réécouter son message. Pour me prouver que : 1) non elle ne le remerciait pas pour une "délicieuse" nuit mais pour l'avoir invitée à dîner l'autre soir; 2)il faut vraiment que je me mette à l'allemand. Je suis : ridicule (mais pardonnée). (n'empêche qu'elle m'énerve, celle-là)

Au passage : mais depuis quand je suis jalouse, MOI? (d'autant plus que le sujet ayant été mis à plat récemment, il semblerait bien que je sois bel et bien la seule à partager son lit depuis 9 mois)

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