20.7.08

# 6 (en forme de bilan)

notre histoire est bancale, banale, notre histoire ne tient pas debout, je l'ai trouvé triste, notre histoire, je l'attends toujours, notre histoire. mais je l'aime bien, cette petite histoire qui est la nôtre. ça me brûlait la gorge : "est-ce que tu as quelqu'un d'autre que moi", même si je sais que oui, il fallait juste que je le dise, que je l'entende. finalement j'ai plus pleuré avant de poser la question qu'après. après j'aurais pu parler des heures une fois cette p*tain de question décoincée du travers de ma gorge. il dit oui les autres, mais c'est toi, il dit je voudrais qu'on dure un peu, et je sais ça paraît tellement facile écrit maintenant, tellement facile de dire des jolies choses après les trucs un peu moches. il faut juste qu'il ne se rende compte de rien, qu'il ne voie pas ses défenses tomber les unes après les autres. il dit ça fait bizarre ça fait peur de retrouver ces choses-là, de me sentir amoureux, entre guillemets. entre guillemets.

cet après-midi est à pierre blanche. je suis amoureuse et nosfell chante le mindala jinka que je me passais en perfusion quand je suis arrivée à berlin, que j'imagineais encore ma nouvelle vie, comment c'était de sentir l'inconnu partout. and spread it all over again.

j'ai super peur de m'approcher du 31 août, ce sera le premier anniversaire de berlin, du rêve, de l'illusion que partir c'est changer. il faudra faire un bilan et je m'apercevrai que je n'ai rien fait de ce que je voulais, que je n'ai rien accompli de ma mission, être heureuse ou quelque chose comme ça, découvrir des choses sur moi, me libérer de quelques trucs encombrants. rien n'arrive et tout arrive. je me souviens de benoît à berlin+30j qui me disait : rien ne se passera comme tu l'as prévu. evidemment. moi je me voyais bien papillonante, dans ma vie sociale trépidante et dans des projets irréalisables et exaltants. evidemment. me voila embarquée dans une histoire qui prendra du temps, avec un job qui me laisse tout juste le temps de dormir, plus perdue qu'avant, avec une vie/une personnalité à réinventer, avec du passé qui ne me sert plus à rien, dont je dois me détacher. avec une fille que je ne suis plus mais que je ne sais pas encore où caser.

aux moments critiques de ma mini-dépression collection printemps-hiver 07/08, cette fille je la voyais tout le temps, cette fille qui n'aurait jamais accepté ça, qui ne se serait pas laissé couler comme ça. hé, cette fille, elle n'existe plus, et depuis longtemps. j'ai du faire quelques mises à jour. ici, parce que c'était sans doute plus facile, loin de ceux qui me connaissent depuis des années. ça m'a forcé à m'arrêter. à recommencer depuis le début, à reprendre les choses de loin. dis, comment on se fait des amis. comment on fait pour ne pas pleurer le matin. comment on fait pour avoir envie. (j'ai su, même ici, les trois premiers mois et puis j'ai oublié).

le 31 août j'éviterai de faire un bilan parce qu'il sera loin d'être rose, je mettrai juste du nosfell à fond et je ferai comme si je venais juste d'arriver. tout est possible. je peux quitter J et envoyer mon nouveau contrat au boulot (30h) se faire voir ailleurs, je peux déménager et vivre comme une étudiante erasmus. je peux passer mes nuits en boîte à m'envoyer des grands blonds qui ressembleraient à oliver. je peux retourner à la fac et commencer une thèse que je ne finirai jamais. ou faire un peu tout ça à la fois. c'est très confus, encore, les projets, l'avenir, prévoir. j'ai toujours su que j'étais pas près de le savoir de toute façon, mais personne ne me croyait. ça me va. je me laisse porter. sans angoisse, si possible. avec pas grand chose de sûr, avec pas grand chose de vraiment à moi finalement. mais ma petite histoire, je l'aime bien quand même. d'ailleurs, c'est marrant comme devant cette copine de lycée la semaine dernière c'était facile de retrouver la fille que j'étais à 17 ans. comme c'était facile de lui/me prouver que c'était moi qui était la plus enviable. comme toute est une question de point de vue, je vais aller m'acheter des lunettes noires de star.

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